mercredi 2 septembre 2009

Prison civile de Sfax


Mardi 25 / 08/ 2008
Pavillon des détenus, cellule n°7


Dédie : A tous ceux qui nous ont aménagé la voie et nous ont frayer le chemin de leur sang pur.

Résiste aux chaînes de bronze, résiste aux griffes de l’impitoyable bourreau …en haut, en haut, en haut…

J’ai préféré entamer ma lettre avec cette citation pour vous présenter mes salutations de lutte ; la lutte pour la liberté et la dignité nationale, la lutte pour l’émancipation de l’injustice, du despotisme, de la corruption et de la tyrannie de ceux qui nous gouvernent.
J’écris aujourd’hui, de la prison civile de Sfax, pour tous ceux qui m’aiment, qui pensent à moi, je vous écris et j’écris également à ceux qui, à un moment donné, leur cœur a palpité pour se demander : « Comment va mon camarade, mon ami ou ce jeune homme Mahmoud ? »
Ce jour là, la police est venue, elle n’a pas voulu que je sois présent, elle a voulu tuer l’humanisme en moi et m’abaisser. Mais, son sadisme a renforcé mon envie de continuer ma bataille auprès de mes camarades. Je me suis demandé des milliers de fois si on n’avait pas le droit de vivre comme les autres, si je n’avais pas le droit de dire adieu à la dépouille affligée de mon père qui a larmoyé pour tout le mauvais traitement qu’il a rencontré dans notre pays. Et puis, discrètement, il a pris congés de la vie comme si il lui dit : « Mon fils est captif dans une petite prison, nous dans une plus grande. Alors, à quoi sert cette vie ? ». Jamais je n’oublierai ce jour là, adieu cher père... Tant que ces moments là n’ont pas pu me briser, ils m’ont donné au contraire une nouvelle énergie débordante d’extériorisation, de rancune, de lutte afin qu’elle s’explose aux visages des violeurs de ma patrie pour terminer mon combat auprès de ceux avec qui j’ai partagé des moments agréables, et avec qui, par notre union, les moments les plus sombres deviennent vivables.
Je commence par rendre hommage à la femme qui m’a porté pendant neuf mois, jours et nuits, qui m’a nourri au sein gauche du lait de l’enthousiasme et a dédaigné de me nourrir du lait de la bassesse, pour la plus chère des femmes, pour celle qui a tout sacrifié pour subvenir à mes besoins essentiels pour une vie décente…
Pour celle à qui j ai de la nostalgie pour son pain, son café, et sa caresse, je te remercie, et embrasse ton front ridé de mille et un baiser, ces rides là sur lesquels j’ai écrit mes rêve depuis que j’étais nourrisson, je souhaite qu’un jour viendra pour que je puisse te remercier et venger toutes les larmes que t’as versés depuis mon arrestation …
Pour ma sœur et ma camarade Ameni,
Merci pour toutes tes visites qui n’ont cessé semaine après semaine malgré la dureté du voyage, la provocation de la police et la pesanteur du fardeau des responsabilités qui se reposent sur tes épaules depuis mon arrestation et depuis le décès de notre cher père.
Je te remercie toi qu’es devenue les yeux à travers lesquels je regarde l’état de notre chère patrie de derrière les barreaux, je sais que tes principes sont inébranlables mais souviens toi toujours que la liberté est la subsistance que les peuples doivent acquérir après un dur labeur et que les lâches ne peuvent écrire l’Histoire.
Pour mes camarades, pour mes amis et pour tous ceux qui m’ont soutenu et qui me soutiennent encore,
J’ai une idée à propos du soutien et du sentiment de sympathie que mon affaire a suscité, et là je vous affirme encore une fois que mon affaire n’a jamais été l’affaire de la personne Mahmoud Dhouib mais c’est encore un épisode de la série d’agressions contre notre organisation syndicale l’Union Générale des Etudiants de la Tunisie et d’harcèlements de ses militants surtout avec notre détermination d’achever notre congrès unificateur. J’invite, ici, toutes les forces démocratiques et progressistes à entourer notre Union Générale des Etudiants de la Tunisie et soutenir ses militants pour qu’il puisse récupérer sa place dans l’arène estudiantine et nationale, et retrouver son souffle après le moment de retrait qu’a connu le mouvement estudiantin pour qu’il soit de nouveau le meilleur support de le société civile militante.
Je vous remercie et je tiens également à remercier tous ceux qui ont soutenu la justesse de ma cause depuis notre chère Tunisie et depuis l’étranger, et je remercie en particulier les avocats qui se sont portés volontaire pour me défendre.

DHWIB Mahmoud

1 commentaire:

  1. بسم الله الرحمان الرحيم

    إلى كل من يهمه أمري

    إلى كل من يستطيع مساعدة شخص في أمس الحاجة إلى المساعدة

    إلى شعب تونس بكل فئاته

    أنا أخوكم تونسي من ولاية قفصة من مواليد 1984 أعمل كتقني في الميكانيك العام حكمت لأجل المشاركة في عرض عملة ورقية مدلسة بخمسة سنوات سجن و قد قضيت من هذه العقوبة سنة و عشرة أشهر إلى تاريخ 15 جانفي 2011 حيث تم اطلاق صراح كل المساجين من سجن صفاقس ومن ذلك اليوم وأنا أعيش حلم الحرية و أعيش أمل أن احض بعفوٍ أو بأي نوع من الصراح الذي يسمح لي بمواصلة حياتي والعودة إلى عملي الذي مازال ينتظرني والعودة إلى المجتمع الذي تقبلني برحابة صدر بعد هذه الفترة المظلمة التي قضيتها ولكن يبدو أن كل كل أمالي ستحبس من جديد فيبدو أن الله يسامح وكل الناس تسامح إلا وزارة العدل لا تسامح بل وتحرص على معاقبة الأبرياء و الضحايا مثلي وعدم اعطائهم فرصة لتدارك ما فاتهم وللمصالحة مع المجتمع و أخر ما حطمني و أعاد إلي الاحباط

    هو قرار معاقبة كل من يتخلف عن تسليم نفسه إلى يوم 26 مارس وبصراحةٍ أنا لا أرى أمل ولا اتفاءل خيراً بما سيحصل

    الا يكفي ما قضيته من عقاب

    ألا يكفي ما عانيته أنا و عائلتي التي في أمس الحاجة إلى مساعدتي .العائلة التي تتكون من سبعة أفراد 4 منهم يزاولون الدراسة والتي تعيش في منزل مستأجر

    ماذا فعلت أنا أمام ما فعل المجرمون الذين يجوبون الشوارع بكل حرية

    وأريد اعلامكم انني نقي السوابق العدلية ومن عائلة محافظة

    لماذا لا تنظرون إلى ملفات المساجين فهناك من يستحق أن يسامح و يستحق فرصة و يستحق المساعدة أيضاً و أنا لا أريد إلا حريتي حريتي وفقط لا غير

    هل تريدونني أن أعود للسجن أي أن ادفن نفسي من جديد بل و بمحض إرادتي

    لماذا كلو هذه القسوة ولماذا كلو هذا القمع

    لا أقول أن كل المساجين مثل بعضهم بل هناك من يستحق أن يعيش كل حياته في السجن ولكن في نفس الوقت هناك من ليس مكانه السجن ويستحق أن يعيش كغيره من البشر فلماذا هذه القسوة يا وزير العدل و يا مدير السجون والاصلاح .ألسنا مثلكم لنا ألحق في العيش أم أن مكاننا هو السجن

    أرجو منكم أن تعيدو النظر في قراراتكم التي لا طالما ضلمتناو اتمنى أن لا تظلمنا من جديد

    أنا سأعود للسجن وانا أعرف انني ساقضي ما تبقى يوماً يوماً و ما عساي أفعل فأنا لا أريد أن أبقى فار بقية عمري

    ولو لم أكن أعلم أن الانتحار حرامٌ لتخلصت من هذا العذاب المزمن و ارتحت و أرحت عائلتي

    فهل من منقذ يرحمني و يساعدني في هذه الورطة

    و السلام

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